L'inflation globale dans la zone euro restera encore longtemps supérieure à l'objectif de la Banque centrale européenne. Toutefois, l'inflation énergétique diminuera au cours des prochains trimestres. C’est ce qui ressort de notre dernière étude. Nous prévoyons une inflation s’élevant à 2,8 % en 2024 et estimons que la BCE n'atteindra pas son objectif d'inflation à moyen terme.

Selon la BCE, l'inflation retombera à 2 % en 2025. Notre bureau d’études prévoit un scénario différent. « Nous devons apprendre à vivre avec une inflation structurellement supérieure à celle à laquelle nous étions habitués avant la pandémie », déclare Johan Geeroms, notre Directeur Risk Underwriting Benelux. « L'inflation est actuellement en baisse, principalement en raison de la normalisation des prix de l'énergie, mais la question est de savoir jusqu'à quel niveau ? Selon Eurostat, la Belgique a désormais le deuxième taux d'inflation le plus bas de la zone euro, à 5,5 %. Seul le Grand-Duché de Luxembourg fait mieux, avec 4,8 %. Notre bureau d’études a examiné les facteurs structurels qui stimulent ou ralentissent l'inflation. La conclusion est que la puissance des facteurs inhibiteurs diminue et que celle des moteurs de l’inflation se renforce en réalité. »

En plus des causes cycliques (conjoncturelles), l'inflation augmente ou diminue également en raison de facteurs structurels. Par exemple, l'inflation n'a pas seulement été ralentie au cours des 15 dernières années par des taux d'intérêt bas, mais aussi par des facteurs structurels tels que la mondialisation et le vieillissement de la population. Cette tendance à la décélération s'est inversée. On observe désormais 5 facteurs structurels qui font réellement grimper l'inflation. Ces facteurs sont :

◉ la démographie,
◉ la décarbonation,
◉ la démondialisation,
◉ l’endettement
◉ la numérisation.

Les effets sont graduels, mais d'année en année, ils font grimper l'inflation. Cela pourrait représenter un point de pourcentage par an.

Nous constatons que l'offre de main-d'œuvre diminue (démographie). Cela augmente la pression salariale. Les mesures de réduction des émissions de CO² (décarbonation) engendrent elles aussi une hausse des coûts. En raison des problèmes dans les chaînes d'approvisionnement au niveau international, nous remarquons que les entreprises recherchent des solutions plus proches de chez elles (démondialisation). Cela est également une source de coûts plus élevés. En outre, nous prévoyons que les entreprises renforceront leur pouvoir de fixation des prix grâce à une utilisation intelligente des données (numérisation), ce qui provoquera à son tour des augmentations de prix. Enfin, la hausse des dettes a aussi un effet inflationniste. La dépréciation monétaire peut inciter les entreprises et les particuliers à s'endetter davantage. Un effet indésirable que les banques centrales combattront avec des taux d'intérêt plus élevés.
L'effet de toutes ces tendances inflationnistes peut être influencé par les politiques et les évolutions économiques. Par exemple, la baisse de la population active peut être compensée par des contre-mesures. Les gouvernements peuvent encourager le travail à temps plein au détriment du travail à temps partiel. Pour tous les facteurs énoncés préalablement, il est possible d’envisager des développements susceptibles de renforcer ou de réduire l'effet inflationniste. Prenons comme exemple la démondialisation, et surtout le découplage avec la Chine, qui dépend fortement des circonstances géopolitiques. Mais nous ne voyons pas l'inflation retomber à un niveau de 2 % en 2025.

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