Une récession fin 2023 aux États-Unis, une croissance modérée dans la zone euro, une normalisation en Chine et des marchés émergents encore sous pression. Telles sont les principales conclusions de nos prévisions économiques en 2023 et 2024.

Nous avons légèrement revu nos prévisions de croissance pour certaines grandes économies par rapport à nos dernières prévisions. Mais nous prévoyons toujours un ralentissement de la croissance mondiale en 2023. Nous prévoyons +2,2% de croissance pour 2023 et +2,3% en 2024. Si l'on regarde uniquement le commerce mondial (biens et services), on ne prévoit qu'une croissance minimale en volume de +0,9% pour 2023 (en 2022 la croissance était encore +3,7 %). La valeur du commerce mondial se contractera de -0,3% cette année (contre +9,6% en 2022).

L'Europe continuera à lutter cette année, mais gagnera en force l'année prochaine. Nous assistons toujours à de légères récessions techniques en Allemagne et en Italie. L'économie de la zone euro est toujours aux prises avec des taux d'inflation élevés. Nous constatons une faible dynamique de consommation et d'investissement alimentée par diverses incertitudes telles que les tensions géopolitiques et les troubles dans le monde bancaire.

Nous constatons un ralentissement sur plusieurs fronts (marché du logement, production de biens et construction). Les investissements sont freinés par des coûts de financement plus élevés en raison de la hausse des taux d'intérêt. La faible demande maintiendra l'industrie manufacturière autour des niveaux de récession cette année. Cela s'explique en partie par la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs et le report des investissements de remplacement. Nous nous attendons également à ce que les mesures de relance budgétaire soient réduites au second semestre 2023.

Les mesures gouvernementales de soutien (plafonnement des prix de l'énergie) ont récemment ralenti les pressions inflationnistes. Sur une base annuelle, l'inflation est toujours supérieure à 8% (par rapport à l'année précédente). C'est quatre fois plus que l'objectif de 2 % de la BCE. Nous pensons que les prix des matières premières continueront de baisser cette année, en partie parce que les problèmes de la chaîne d'approvisionnement diminuent. Ceci est compensé par la hausse des coûts salariaux. Nous prévoyons que l'inflation atteindra 5,6 % cette année et 2,6 % l'an prochain.

Malgré un premier trimestre solide, nous voyons l'économie américaine effectuer un atterrissage brutal à la fin de 2023, entraînant une forte récession. Les principales raisons en sont la baisse des ventes au détail, de la production industrielle et des commandes de biens d'équipement.

Les entreprises sont confrontées à des coûts croissants sur plusieurs fronts, tels que des salaires plus élevés, des coûts environnementaux supplémentaires et des coûts de financement plus élevés. La confiance des entreprises est sous pression. Jamais auparavant les plans d'investissement des entreprises n'avaient été aussi faibles en dehors des périodes de récession qu'aujourd'hui.

L'économie chinoise se normalise. Les mesures strictes dues au coronavirus ont été levées plus rapidement, de sorte que l'économie se remet sur les rails. Les dépenses de consommation, en particulier, sont le moteur de cette reprise économique. Pour l'économie chinoise, nous prévoyons une croissance du PIB de +5,0% en 2023 (après +3,0% en 2022), puis de +4,8% en 2024.
Le coronavirus n’a pas fait du bien aux dettes souveraines des pays émergents. Les dettes continueront d'augmenter cette année également. L'incertitude monétaire actuelle entraîne des coûts de (re)financement plus élevés et le flux d'investissements va encore diminuer. Nous prévoyons une reprise de la croissance en Asie-Pacifique à +4,1% en 2023 et +4,3% en 2024, soutenue par le rebond en Chine. Pour l'Europe de l'Est, le Moyen-Orient et l'Amérique latine, nous anticipons un ralentissement de la croissance à respectivement +0,9%, +2,7% et +1,5% en 2023, avant de se redresser en 2024.
En résumé, nous pouvons dire que pour l'économie mondiale la frontière entre la résilience et le déclin est très mince. En partie à cause des récents problèmes de liquidités dans le monde bancaire, les choses se sont gâtées. Avec beaucoup d'incertitude et de risques sur le marché, l'économie peut facilement se transformer en un scénario noir. Notre bureau d'études le voit plus positivement. Selon nous, nous sommes plutôt à la veille d'une nouvelle conjoncture économique.

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