Depuis la crise du crédit en 2008, les faillites en Allemagne n’ont jamais augmenté aussi vite que l’année dernière. En particulier en fin d’année : +19,5 % au dernier trimestre. Il faut s’attendre à une hausse de +15 % cette année.

Nos estimations concernant les faillites en Allemagne pour 2023 et 2024 sont supérieures aux niveaux antérieurs à la crise du covid. Johan Geeroms, notre Directeur Risk Underwriting Benelux estime que les perspectives pour l’économie allemande restent sombres. « Nous assistons à une certaine reprise dans le secteur des services, mais l’industrie allemande poursuit son déclin. Nous tablons encore sur une récession de l’industrie allemande au cours des six prochains mois, qui devrait être suivie d’une reprise légère après l’été. Dans l’ensemble, ce sera une année perdue sur le plan économique. Et ensuite, la situation sera loin d’être rose en 2024. »

Le bureau allemand de statistiques Destatis note également que son économie s'est contractée de 0,4 % sur une base trimestrielle au quatrième trimestre de 2022.Nous ignorons les signaux légèrement plus positifs de l’indice IFO (indiquant le niveau de confiance des entrepreneurs dans l’économie allemande) et de l’indice ZEW (le sentiment économique selon les banques allemandes).

Les attentes des entreprises seraient légèrement meilleures. Mais il convient de mettre cela en relation avec le faible niveau de l’année dernière. Les entreprises allemandes du secteur manufacturier signalent encore un nouvel affaiblissement et une baisse des commandes. Par ailleurs, l’incertitude dans les secteurs à forte intensité énergétique s’est encore accrue. Selon nos chiffres, la production industrielle allemande a chuté de 3,9 % en décembre par rapport à décembre 2021.  À titre d’exemple, Johan Geeroms évoque la contraction de la production d’acier qui a chuté de 10,2 % en janvier par rapport à janvier 2022.

Les secteurs vulnérables en Allemagne sont la construction, le commerce de gros et le transport/stockage, qui souffrent fortement de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières. Les entreprises manufacturières en difficulté se situent dans les secteurs du matériel informatique et électronique, des produits en caoutchouc et en plastique, des meubles, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux.

Selon Johan Geeroms, ceci n’est pas une bonne nouvelle pour la Belgique. « Nous essayons en Belgique d’éviter une éventuelle récession, mais l’Allemagne nous met des bâtons dans les roues. Nous sommes fortement dépendants de notre voisin de l’Est, notre plus grand partenaire commercial, qui reste la 4e économie mondiale. Une mauvaise économie allemande a une incidence directe sur l’économie ici. En effet, avec 17 % de nos exportations l’Allemagne n’est pas seulement notre plus grand marché d’exportation, elle est aussi notre deuxième marché d’importation (16 %) pour la plupart de nos produits, juste après les Pays-Bas (21 %). »

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