Après la crise du coronavirus, un nouveau coup dur pour le secteur mondial de l’aviation et du tourisme se profile à l’horizon. La guerre commerciale fait grimper les coûts du secteur aérien et freine la demande de voyages (en particulier vers les États-Unis). Nous prévoyons de sombres perspectives pour l’aviation transatlantique.

Cet article contient :

  • La guerre commerciale entraîne une hausse des coûts pour les compagnies aériennes, qui se répercutera sur le prix des billets.
  • Bien qu’une partie de la demande diminue, on prévoit une croissance de +10% de l’aviation européenne en 2025.
  • Les voyageurs tournent le dos à l’Amérique. Cela crée de nouvelles opportunités pour l’Asie ou l’Afrique.

Johan Geeroms, notre Directeur Risk Underwriting, commente : « Les droits de douane ne concernent pas les billets d’avion, les séjours à l’hôtel ou les voyages organisés. Néanmoins, les effets sur le secteur du voyage sont considérables, y compris en Belgique et au Luxembourg. Tout d’abord, l’incertitude économique sape l’envie de voyager. Par ailleurs, la guerre commerciale entraîne une hausse des coûts pour les compagnies aériennes, qui se répercutera sur le prix des billets. Les voyageurs tournent le dos à l’Amérique. Cela signifie moins de touristes, moins de billets, moins de nuitées, moins d’excursions d’une journée. »

Les flux touristiques de l’Allemagne et de l’Espagne vers les États-Unis ont chuté respectivement de 28 % et de 25 % en mars. Johan Geeroms poursuit : « La même tendance s’applique aux voyageurs belges. Les agences de voyages font état d’une baisse sensible des réservations pour les États-Unis cette année. Je m’attends à ce que les compagnies aériennes utilisent la capacité ainsi libérée pour d’autres liaisons long-courriers, notamment vers l’Asie et l’Afrique. Les voyages dans cette direction sont déjà en augmentation. Cela crée également de nouvelles opportunités pour le secteur des voyages. En ciblant d’autres marchés et en collaborant avec des partenaires non américains. »

Bien qu’une partie de la demande diminue, les compagnies aériennes européennes résistent bien. L’aviation européenne table sur une croissance moyenne des recettes de 10 % en 2025. Grâce notamment à la baisse substantielle des prix du kérosène (22 % de moins que l’année dernière), les marges bénéficiaires s’améliorent. Johan Geeroms : « Toutes les compagnies aériennes européennes ne desservent pas l’Amérique, comme Lufthansa, British Airways et Air France KLM. Pour les compagnies low cost comme Ryanair et Easy Jet, l’impact direct sur les ventes de billets est limité. Mais elles sont également confrontées à des défis majeurs en termes de livraisons d’avions et de gestion des coûts. » 
La guerre tarifaire frappe durement les constructeurs aéronautiques. Le prix des avions augmentera fortement dans les années à venir. Johan Geeroms : « Même avant la guerre commerciale, Boeing et Airbus étaient confrontés à des problèmes de livraison. L’année dernière, ils n’ont atteint que 90 % de la capacité avant la crise du coronavirus. Avec la guerre commerciale, les problèmes de la chaîne d’approvisionnement ne font que s’aggraver cette année. » Johan Geeroms se réfère à Christa Sys, professeure de transport à l’université d’Anvers, qui explique avec justesse comment l’escalade tarifaire vient gripper les rouages complexes de chaînes d’approvisionnement des produits actuels. « Elle pense que nous allons connaître des retards similaires à ceux subis durant la crise du coronavirus. »
Le temps d’attente pour les commandes d’avions est déjà long et ne fera que s’allonger. « Selon notre département de recherche, le carnet de commandes mondial compte 17 000 appareils. Au cours des cinq dernières années, le prix moyen des avions a déjà augmenté de 16 %. Nous pensons que 20 % supplémentaires seront ajoutés au cours des cinq prochaines années. » Pour les compagnies européennes, telles qu’Air France-KLM, qui dépendent en partie d’Airbus (et dans une moindre mesure de Boeing), cela signifie des coûts d’investissement plus élevés et des retards dans le renouvellement de la flotte. Boeing est également très vulnérable depuis que des pays comme la Chine ont mis leurs commandes en attente. « Le marché se réoriente vers Airbus, ce qui ne fait qu’accroître la pression sur l’entreprise. »

Après la crise du coronavirus, un nouveau coup dur pour le secteur mondial de l’aviation et du tourisme se profile à l’horizon. Nous prévoyons de sombres perspectives pour l’aviation transatlantique.

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