Vous trouverez ci-dessous notre analyse sur l'impact de l'arrêt du gaz russe vers l'Europe. Grâce à l'hiver relativement doux, l'Europe dispose d'environ un mois d'approvisionnement en réserves. Mais que faire, à part espérer un temps plus chaud ?
Renoncer aux importations de gaz en provenance de Russie, qui représentent 36 % de l'approvisionnement total en gaz de l'UE, ne sera pas facile pour l'Europe
Nous estimons la quantité d'énergie menacée dans l'UE à près de 10 % de la consommation finale. En Hongrie, en Slovaquie, en Tchéquie, en Lettonie et en Allemagne, plus de 20 % de la consommation finale d'énergie dépend du gaz en provenance de Russie. À court terme, selon nos calculs, l'Europe dispose d'environ un mois d'approvisionnement en réserve, ce qui devrait lui permettre de tenir jusqu'à fin mars, grâce à l'hiver relativement doux. Mais l'UE devra reconstituer ses stocks avant l'hiver prochain. Pour changer de fournisseur - ce qui pourrait aider à tenir une à deux semaines supplémentaires - il faudrait augmenter sensiblement les importations en provenance d'autres pays, accroître l'offre d'autres substituts énergétiques et/ou réduire la demande de gaz (gaz naturel ainsi que l'électricité et la chaleur produites à partir du gaz naturel).
Le prix de l'électricité pourrait augmenter de 40 % et le prix du gaz de +100 %
En établissant un parallèle avec la perte de 27 % d'électricité d'origine nucléaire au Japon après Fukushima, et en analysant la réaction de l'offre et de la demande aux augmentations de prix, nous constatons que l'anticipation d'une augmentation durable de +40 % du prix de l'électricité et de +100 % du prix du gaz réduirait la demande de 8 à 10 % et augmenterait l'offre d'énergie provenant du gaz naturel et de ses substituts de 8 à 10 % à court terme pour compenser la perte totale des importations de gaz russe. L'augmentation des prix de détail de l'UE de +30 % pour l'électricité et de +50 % pour le gaz au cours des 12 mois précédant janvier 2022 constitue déjà un pas dans cette direction.
Retrouver la souveraineté énergétique en investissant 1,3 % du PIB dans 1 exajoule d'énergie renouvelable par an
Aujourd'hui plus que jamais, l'Europe a besoin d'un plan d'action ambitieux et coordonné pour assurer la sécurité énergétique de l'hiver prochain. Pour retrouver la souveraineté énergétique, il faudrait s'engager à augmenter la production d'énergie renouvelable dans l'UE d'un exajoule (278 TWh) par an ou du volume des importations de gaz russe d'ici six ans. Cela nécessiterait des investissements annuels de 170 milliards d'euros ou 1,3 % du PIB de l'UE. Notre proposition prévoit l'ajout de 44 TWh par an pour le plus grand contributeur, l'Allemagne, ce qui est conforme aux objectifs à moyen terme de la révision annoncée de la loi allemande sur les énergies renouvelables.
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