Défauts de paiement et inflation nuisent aux PME belges
La Belgique est un pays principalement composé de PME, dont de nombreuses entreprises familiales, et elle compte beaucoup moins de grandes entreprises propriétaires dotées de solides amortisseurs financiers. Cela signifie que les PME sont beaucoup plus sensibles aux facteurs macroéconomiques, tels que le taux d’inflation actuel de 8,97%, la hausse des coûts de l’énergie, du transport et du personnel… Elles sont également plus vulnérables aux défauts de paiement d’autres PME belges plus faibles. Les PME saines de base ont donc plus de risques de tomber dans un engrenage qui sape leur solidité. En outre, la fragilité du tissu économique belge est liée à un budget public défaillant et peu influent sur le plan fiscal. Les pays orientés vers l’exportation, comme la Belgique et les Pays-Bas, sont également beaucoup plus sensibles aux développements internationaux tels que la guerre en Ukraine.
Seuls 10 à 15% des entreprises disposent d’une assurance-crédit
Lorsque les PME ayant des problèmes de paiement demandent un financement complémentaire ou un prêt-relais aux banques, celles-ci exigent de plus en plus souvent une preuve dummy d’assurance-crédit contre le défaut de paiement. Selon Allianz Trade Benelux (anciennement Euler Hermes Benelux), seuls 10 à 15% des entreprises en Belgique disposent d’une telle assurance. Alors qu’en principe, 40 000 entreprises devraient y avoir recours. Allianz Trade peut compenser les défauts de paiement par le biais de l’assurance-crédit, mais elle se considère davantage comme un partenaire commercial qui fournit cette couverture en dernier lieu. « Nous agissons en fait comme une banque invisible, car nous sommes le facilitateur de l’économie », explique Johan Geeroms. « Nous couvrons les portefeuilles de débiteurs de nos clients PME par une police d’assurance, mais notre priorité est la protection prédictive où nous passons au préalable au crible les clients de nos clients en termes de solvabilité et de viabilité. »
Les Pays-Bas font mieux
La différence avec les Pays-Bas voisins (+24% en 2022 et seulement 2 250 entreprises en faillite) est remarquable. Ceux-ci ont des ‘fondamentaux’ beaucoup plus solides (taux d’activation, inflation, emploi, dette publique, pouvoir d’achat) en raison de leur politique calviniste persistante de bon père de famille. Par exemple, le taux de chômage est déjà plus faible aux Pays-Bas, mais le taux d’activation est également plus élevé qu’en Belgique. Le pouvoir d’achat y est déjà bon et la confiance des consommateurs y est également plus élevée. Au cours de la pandémie de coronavirus, les Pays-Bas figuraient également dans le top 3 des pays de la zone euro où les aides publiques aux entreprises étaient les plus élevées, s’élevant à 5% du PNB. La Belgique n’était même pas dans le top 10, en partie parce qu’elle a une dette publique historique qui pèse sur l’économie comme une épée de Damoclès.
Message d’Allianz Trade
" L’art, et aussi le courage, est de répercuter les conséquences inflationnistes de l’économie mondiale, même partiellement, sur le client final. De nombreuses PME s’y refusent encore par crainte de perdre des parts de marché ", explique M. Geeroms. Les PME doivent surveiller en permanence leur chaîne de valeur afin de conserver une vue sur leur avantage concurrentiel et sur la valeur que le consommateur final est prêt à payer pour leur produit ou service. " La diversification du portefeuille de clients et des secteurs d’activité reste également importante. Il est aussi essentiel de ne pas aller trop loin en termes d’exportations. Créez vous-même un espace de marché par l’innovation de valeur, au lieu de vous battre avec les autres pour l’obtenir. " Quoi qu’il en soit, Allianz Trade s’attend à ce que la Belgique baisse de +10% pour atteindre 10 000 faillites prévues en 2023, atteignant pratiquement le même niveau d’insolvabilité qu’avant la pandémie en 2019.